Chapitre 3 - Le maudit et la traqueuse

 

Ses crocs étaient plantées dans l'épaule de Ryu... On pouvait remarquer qu'elle était plus petite que Ryu en taille. Hatake et le reste de la classe étaient choqués. Les plus choqués étaient ceux qui connaissaient Ryu depuis longtemps, moi y compris.

"Ryu, commença Hatake. Qui es-tu ?"

Et s'en suivirent d'autres questions et exclamations...

"Qu'est-ce que tu es ?

_Qui sont ces filles ?

_Ne te laisse pas faire !

_Qu'est-ce que tu fous !?

_Pourquoi elle te mord ?

_Elle boit ton sang !?

_Qu'est-ce qui se passe ? Koetetsu*, explique !"

Ainsi que des remarques et questions tout à fait débiles de la part de gens qui ne comprenaient rien à la situation...

"Tu nous présente ?

_Elles sont super mignonnes !

_Tu traines avec des filles aussi mignonnes, Ryu ? J'aurais jamais su !

_Pourquoi des filles comme elles voudraient trainer avec toi ?"

 

Et moi, je restais silencieux. Je gardais mes yeux fixés sur Ryu qui semblait regarder Remilia en souriant. Il était tout à fait normal de penser qu'il était plus étrange que moi-même je le pensais. Remilia retira ses crocs de l'épaule puis dit :

"C'est incroyable, ton sang est si doux...

_T'as tout ce dont tu as besoin, demanda alors Ryu. Remilia ?

_Oui, je t'en remerçie, Ryu-kun !"

à la fin de cette phrase, toute la classe remarqua alors la façon dont Remilia appelait Ryu.

"Ryu... -kun² !?

_Voulez-vous des explications ? demanda Ryu.

_Vas-y, répondit Hatake. Dis-nous ce qui se passe !

_Je vais faire court, commença Ryu. Ces filles sont des vampires mais je ne suis qu'un humain ordinaire.

_Pas si ordinaire que ça, commenta Flandre. Car ton sang est très particulier et ta main gauche a été maudite par la lune.

_C'est pas faux, finit Ryu. Mais au final, je ne dirais pas que c'est une malédiction car je le prend très bien."

Je m'attendais à ce que tout le monde devienne paniqué mais à la place, un court silence intervenut avant qu'une personne fasse remarquer :

"Mais, vous êtes toutes les deux exposées au soleil !"

En effet, le soleil passait à travers les vitres et touchait bien les vampires.

"Certaines choses à propos des vampires ne sont pas vraies. Répondit Ryu. Les vampires ne pourrissent pas au soleil et ne sont pas si avides de sang qu'on le dit.

_Mais comment ça se fait ?

_Si vous aviez mémorisé vos leçons de collège, commença Remilia. Vous auriez su que le soleil est en fait une gigantesque boule de feu et non pas une sphère de lumière bénite ou n'importe quelle autre bêtise.

_Ce que je trouve dommage, commenta Flandre. C'est que Ryu-kun n'est pas des notres...

_C'est dommage, répondit Remilia. En effet.

_Mais si j'étais un vampire, dit alors Ryu. Vous n'auriez jamais senti mon sang et nous ne nous serions jamais connus.

_J'en conclus que c'est une bonne chose que tu sois un humain, finit alors Remilia. N'est-ce pas ?

_Exactement. Finit Ryu."

 

J'avais pris du temps à le remarquer mais certains de mes camarades étaient subjugués par les vampires, même s'ils savaient qu'elles étaient des vampires. Un autre silence survenut mais il fut très vite coupé par les paroles d'une camarade s'appelant Ryôken Aya, que je connaissais depuis aussi longtemps que Ryu.

"Je n'aurais jamais pu deviner qu'un tel secret résidait dans ton âme, dit-elle. Ryu.

_Une traqueuse... Dit alors Flandre. Elle doit sûrement appartenir à la famille des Ryôken."

Comment a-t-elle pu deviner ça ? C'est très étrange... En japonais, le mot ryôken veut dire traqueur, ce qui explique très bien qu'elle appartienne à une famille de chasseurs. Le problème, c'est comment Flandre a pu deviner ça ?

"Après tout, continua Aya. Il était impossible que tu sois tout à fait normal.

_Que vas-tu faire ? demanda Ryu.

_Ma famille traque les monstres depuis...

_Ne les appelle pas des monstres ! Coupa Ryu.

_Comme tu veux, continua Aya. Ma famille traque ces êtres depuis très longtemps, et maintenant..."

 

Aya tendit son bras en direction de Ryu, en sortant un pistolet de sa veste.

"Comme tu es leur ami, dit-elle. Tu vas mourir."

Et elle tira. Tout le monde fut d'abord choqué par le fait qu'elle n'hésite pas à tirer mais la surprise fut plus grande quand nous vîmes la balle complètement arrêtée en face de Ryu qui avait les mains croisées. Une lueur rouge s'échappait de la main gauche de Ryu.

"Je ne vais pas mourir, dit-il. Je vais te renvoyer à tes parents."

Il eut à peine le temps de dire ça qu'Aya tira une nouvelle fois mais cette fois-ci, la balle perça un trou dans le mur.

"Qu'est-ce qui se passe, criais-je. Aya !? Pourquoi veux-tu le tuer !?

_Je me suis déjà expliquée, répondit-elle. Je n'ai pas besoin de me répéter."

Après avoir dit cette phrase, Aya remarqua que Ryu était juste derrière elle. J'avais l'impression que nous allions tous mourir, les uns après les autres. Ryu saisissa alors l'arme d'Aya.

"L... Lache-ça ! cria Aya. C'est à moi !

_Je ne crois pas que ce soit possible, répondit Ryu."

 

 

 

*Au Japon, quand on est poli avec quelqu'un, on s'adresse à lui en l'appelant par son nom de famille.

²-kun : suffixe affectif